Le moteur de l'A400M a bouclé ses tests

lesechos.fr 17/11/10 | 18:05 | mis à jour à 19:26 | Alain Ruello
Les essais se sont terminés le 15 novembre dernier par une injection d'oiseaux. La certification par l'Agence européenne de la sécurité aérienne est attendue début 2011 au plus tard.

L'A400M vient de franchir une étape importante, autant du point de vue industriel que symbolique. Le 15 novembre dernier, EPI, le consortium de motoristes qui regroupe le britannique Rolls-Royce, le français Snecma, l'allemand MTU et l'espagnol ITP, en a terminé avec les tests du TP400, le moteur du futur avion de transport européen dont les déboires techniques expliquent une grande partie des quatre ans de retard du programme.


Le dernier essai a consisté en une injection d'oiseaux (morts évidemment) dans un centre situé en Belgique. Les quatre motoristes sont désormais en attente du tampon officiel de l'Agence européenne de la sécurité aérienne, l'AESA, ce qui ne devrait prendre que quelques semaines. « La certification devrait intervenir en début d'année prochaine normalement car c'est surtout un travail administratif », confirme-t-on de source proche du dossier.

Plus de 800 heures de vol

Les tests du TP400 ont été bouclés huit jours à peine après l'accord final entre les sept Etats clients de l'A400M et Airbus, le maître d'oeuvre industriel, pour le partage des 5,2 milliards d'euros de surcoûts du programme (« Les Echos » du 8 novembre). Le contrat initial a été conclu sur la base de 20 milliards pour 180 exemplaires. Au passage, deux pays ont diminué leurs commandes : l'Allemagne n'en prend plus que 53 au lieu de 60, et le Royaume-Uni 22 au lieu de 25. La France, qui en attend toujours 50, doit toucher son premier appareil début 2013.


Pour l'instant, l'optimisme est de rigueur chez Airbus Military, la branche militaire de l'avionneur. A ce jour, les 3 modèles d'essais (bientôt rejoints par un quatrième) ont cumulé plus de 800 heures de vol, sans accroc notable, soit près du tiers du volume d'heures de vol visé, précise l'entreprise. La fin des essais pour la certification civile est programmée dans un an. Il faudra une année supplémentaire pour la certification militaire. Du coup, l'industriel pense toujours relancer la production de série d'ici à la fin de l'année.


Contacté, EPI n'a pas souhaité commenter.

BRUNO TREVIDIC ET ALAIN RUELLO