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 Le putsch vécu dans une unité

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Fombecto
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MessageSujet: Le putsch vécu dans une unité    Le putsch vécu dans une unité  EmptyMar 5 Avr 2011 - 20:45

Le putsch vécu dans une unité

Citation :
[...]Récemment sorti de Saint-Cyr, au bataillon depuis trois mois, le sous-lieutenant D., chef de la 3e section, indicatif Carmin 3, s'est branché par curiosité sur le réseau de commandement.
Vers 10 heures, celui-ci se met à crachoter. Une voix résonne. Elle appartient à un officier du régiment voisin, le 16e Rima, commandé par le colonel Romain Desfossés, dit " Romain des Pitons ". Cette voix interroge : " Connais-tu la grande nouvelle ? "
L'adjoint chargé des opérations du bataillon répond aussitôt : " Je viens de l'apprendre, je démonte l'opération, je rentre. " Intrigué, le sous-lieutenant se recale sur la fréquence de sa compagnie. Son capitaine l'appelle : " Carmin 3, de Carmin ? ", " 3, j'écoute ", " Vous regroupez vos hommes, on rentre à la maison ", " 3, reçu ! ". Le sous-lieutenant exécute.

Au point de rassemblement, il retrouve son capitaine. Celui-ci lui apprend de quoi il retourne : un coup d'État militaire a éclaté en Algérie ! Un putsch. Le putsch. A sa tête, quatre généraux à la retraite, Challe, ancien commandant des forces en Algérie ; Salan, dit " le mandarin ", lui aussi ancien commandant interarmées ; Zeller, ex-chef d'état-major de l'armée de terre ; Jouhaud, ancien patron de l'armée de l'air. Deux aviateurs, deux terriens, pas de marin, vingt étoiles au total ! Leur programme : garder l'Algérie à la France. Depuis le matin, 7 heures, Radio Alger, rebaptisée Radio France, ne cesse d'annoncer : " L'armée a pris le contrôle de l'Algérie et du Sahara... L'Algérie française n'est pas morte... Il n'y a pas et il n'y aura jamais d'Algérie indépendante. Vive l'Algérie française... " Le capitaine prévient son lieutenant : " Je suis convoqué au PC du bataillon, vous ramenez la compagnie; je vous verrai ce soir, je vous raconterai... ".

Vers 13 heures, ce samedi 22 avril, commandants d'unités et chefs de service ont rejoint la popote des officiers. Un capitaine commande du champagne. On boit ! A quoi ? A la réussite du putsch ? Au plaisir de se retrouver ensemble ? Aux deux, sans doute.
Des appelés voient les " chefs " trinquer. Une rumeur se propage : " Le bataillon a rallié les factieux d'Alger. " Vrai ou faux, tout le monde y croit. Certains certifient l'avoir entendu à la radio. Les hommes murmurent, des sous-officiers grommellent. On discute ferme le soir et la nuit suivante dans les
fermes et dans les granges qui servent de cantonnement.[...]

Le putsch vécu dans une unité  Salan_10
L'officier le plus décoré,10 rangs.
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