Info de la 11°BP

Toulouse. 11e BP : «En 2020, plus de 3500 parachutistes seront en opération»

11e BP : «En 2020, plus de 3500 parachutistes seront en opération»

Jacques de Montgros a pris la tête de la 11e Brigade parachutiste et de la base de Défense de Toulouse. Précédemment conseiller opérations de la ministre des Armées, ce Lozérien retrouve des unités qu'il connaît très bien, en tant qu'ancien officier et chef de corps du 1er Régiment de hussards parachutistes de Tarbes. Interview.

La vocation de la 11e BP est d'être la «brigade de l'urgence». Elle est présente dans toutes les opérations majeures de la France. La première réaction quand on prend un tel commandement ?

La fierté et l'enthousiasme, car honnêtement, je ne l'avais même pas imaginé. Avec 10 000 parachutistes dont 1 500 réservistes, huit régiments — sept en Occitanie et un en Corse, le 2e REP- ainsi que deux écoles, c'est en effet un outil stratégique de premier plan pour nos forces. C'est donc un commandement exaltant et je suis aussi heureux de retrouver une région que je connais très bien, ayant commencé ma carrière au 1er RHP où j'ai passé au total une dizaine d'années. Ce retour en Occitanie me rapproche aussi de mes racines familiales, en Lozère et c'est un plaisir de retrouver Toulouse, l'absence de stress et le sourire des Toulousains, le soleil et une certaine qualité de vie.

Vous étiez à l'état-major des armées pour assurer le pilotage stratégique et la transformation des armées. Le programme SCORPION (1) étant lancé et accéléré, quelle est aujourd'hui votre feuille de route ?

Je finis actuellement ma visite des unités de la Brigade. Cela permet déjà de transmettre une forme de «guide pour l'action». Dans ce cadre, je demande d'abord aux hommes et aux femmes de nos unités le professionnalisme et l'audace, consubstantielle à notre métier, mais aussi la sérénité qui sied aux parachutistes et aux «vieilles troupes», de savoir garder le sourire dans la difficulté car un sourire, c'est puissant. Au-delà, pour ce qui est du quotidien à venir, il s'articulera sur cinq chantiers.

Lesquels ?

Le premier, c'est donc la modernisation de l'armée de Terre à travers le programme SCORPION. Et très concrètement nous allons «entrer dans le dur» puisque le 3e RPIMa recevra les premiers Griffon à Carcassonne en 2020. Mais cette modernisation s'inscrira aussi dans le cadre du renouvellement de la flotte d'aéronefs de l'armée de l'Air à laquelle nous nous adaptons puisque nous passons du Transall -60 parachutistes — à l'A400M (40 à 80 parachutistes) et au C130J. Aujourd'hui, se développent des capacités tactiques de l'A400M, des essais de largage par les deux portes de l'A400M sont ainsi en cours. Le deuxième axe important dans le contexte d'un monde actuellement très instable sera la préparation au combat à haute intensité, contre des armées modernes et puissamment équipées. Les conflits asymétriques des dernières décennies ne doivent pas faire oublier que nous devons pouvoir faire face à toute autre éventualité, notamment des opérations plus dures. Le troisième point sera d'entretenir le partenariat franco-britannique que nous avons avec nos camarades de la 16e Air Assault Brigade depuis les accords de Lancaster House dont nous fêterons les 10 ans en 2020. Et puis, il y aura comme quatrième dossier la montée en puissance du commandement de l'Espace à Toulouse dont la base de Défense veillera à piloter localement l'installation, enfin, le 20e anniversaire de la Brigade parachutiste, puisqu'elle a été créée en 1999, anniversaire qui sera adossé au concert au profit des blessés, le 4 avril prochain à la Halle aux Grains.

2020, une année chargée, donc, puisqu'il y a aussi des opérations programmées ?

«Du monde, partout, tout le temps», si on veut résumer. Actuellement, nous avons en permanence 1 100 personnels projetés sur le territoire national au profit de Sentinelle, sur les bases d'Outre-Mer et, bien sûr, sur les opérations extérieures, le 1er Régiment du train parachutiste de Francazal et le Groupement des commandos parachutiste, notamment, étant en auto-relève. En 2020, nous aurons un pic à plus de 3 500 parachutistes en opération et le flux sera continu avec le départ du 2e REP et d'éléments du 1er RHP, du 17e RGP et du 35e RAP en Côte d'Ivoire et les opérations dans la Bande sahélo-saharienne au profit de Barkhane mais également au Levant.

(1) Le programme SCORPION renouvelle depuis 2018 les capacités de combat au contact avec deux nouveaux blindés, le VBMR (Véhicule Blindé Multi Rôle) GRIFFON et l'EBRC (Engin Blindé de Reconnaissance et de Combat) JAGUAR.

Général Jacques de Montgros, commandant de la 11e Brigade parachutiste

     
Recueilli par Pierre Challier

Merci de l'info Lauchère

Oui, merci pour toutes ces infos concernant nos valeureux paras