| | Général Patrick Collet, commandant de la 11e Brigade parachutiste : «Toulouse, capitale des opérations d'urgence» | |
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claude millet Fondateur
| Sujet: Général Patrick Collet, commandant de la 11e Brigade parachutiste : «Toulouse, capitale des opérations d'urgence» Mar 22 Mai 2018 - 19:16 | |
| Publié le 22/05/2018 à 08:00, Mis à jour le 22/05/2018 à 08:04 Général Patrick Collet, commandant de la 11e Brigade parachutiste : «Toulouse, capitale des opérations d'urgence» Général Patrick Collet, commandant de la 11e Brigade parachutiste : «Toulouse, capitale des opérations d'urgence» À la tête de la 11e Brigade parachutiste, le général Patrick Collet commande la seule «brigade de l'urgence» de l'Armée française. Opérations extérieures ou sur le territoire national : l'année 2018 sera particulièrement active pour ses unités, dans un contexte international instable. Forte du nouveau Pôle national des opérations aéroportées développé à Francazal, sa brigade est aussi devenue un maillon essentiel à l'échelon européen et un interlocuteur important pour Airbus, à travers l'A400M.Que représentent aujourd'hui la 11e Brigade parachutiste dans notre région et, au-delà, les forces de Défense en Occitanie ?La 11e Brigade parachutiste compte 10 unités, soit 8 régiments et 2 écoles : l'école des troupes aéroportées, à Pau, et le Centre de formation initiale des militaires du rang, à Caylus, dans le Tarn-et-Garonne. À l'exception du 2e Régiment étranger de parachutistes de Calvi, toutes sont basées en Occitanie, ce qui représente près de 9 000 militaires. De façon plus générale, le poids des armées en Occitanie est particulièrement conséquent, la région comptant deux des six brigades interarmes de l'Armée française, soit plus de 20 000 militaires dont les principales unités de rattachement sont donc la 11e BP que je commande et la 6e brigade légère blindée dont le commandement est à Nîmes. Si l'on prend en compte les familles, le poids démographique de la Défense s'élève alors à 50 000 personnes, dont environ 15 000 à scolariser pour un poids économique global approchant le milliard d'euros. La 11e BP est par définition la Brigade de l'urgence. Quelles sont vos missions, cette année ?En 2018, la 11e Brigade parachutiste renoue avec les opérations extérieures, après avoir été principalement déployée, ces deux dernières années, au profit de l'opération Sentinelle. Ces prochains mois, elle s'engagera principalement en bande sahélo-saharienne dans le cadre de l'opération Barkhane, mais aussi en Irak au sein de l'opération Chammal. Concernant Barkhane, près de 1 500 parachutistes composeront une partie du «Poste de commandement interarmées de théâtre» qui coordonne les opérations aériennes, terrestres ainsi que les manœuvres logistiques tout en assurant le soutien et la planification des opérations et les deux «Groupements tactiques désert» infanterie et blindé. Un troisième groupement tactique sera déployé simultanément en République de Côte d'Ivoire. D'autres parachutistes sont ou seront aussi déployés un peu partout dans le monde, à Djibouti, en Guyane et en Nouvelle-Calédonie… Au total et en incluant Sentinelle, dans les grandes villes, nous serons plus de 3 200 parachutistes sur le terrain. Tout en assurant l'alerte…Absolument. Car il faut également rappeler que la 11e BP est la seule brigade à armer une alerte en permanence, le «Guépard», soit 700 hommes destinés à remplir les missions inopinées. Depuis 2015, le Guépard a été déclenché pas moins de huit fois : trois fois pour intervenir sur le territoire national à la suite des attentats de Paris en 2015 et de Nice en 2016 mais aussi en décembre 2015 en Centrafrique, en septembre 2016 au Gabon, en mars et juillet 2017 en République de Côte d'Ivoire et en septembre 2017 suite au passage de l'ouragan Irma. La 11e BP, c'est bien sûr aussi le Pôle national des opérations aéroportées à Francazal. Toulouse, capitale de l'urgence pour la France et… de fait, l'Europe, désormais ?La France est la seule nation européenne à avoir conservé une capacité d'engagement par la troisième dimension aussi importante. Ses capacités, décisives, font de la 11e BP un véritable atout pour le chef politique. Le RTP, régiment de livraison par air de la brigade basé à Cugnaux, marque ce très haut niveau de compétence pour lequel il n'y a de comparaison possible qu'aux États-Unis. Ce régiment largue presque quotidiennement, au Sahel. Le Pôle national des opérations aéroportées fait déjà de Toulouse, quant à lui, la capitale européenne de l'urgence, en tant que centre de gravité de la brigade et parce qu'il permet d'agréger autour d'une vaste zone de poser et de stationnement – 8 A400M pourraient d'ores et déjà y stationner — les moyens humains et matériels nécessaires. Mais nous sommes dans l'attente de ces aéronefs de nouvelle génération et pour pallier le déficit capacitaire que cela entraîne déjà, les moyens européens sont une nécessité. Nous disposons, grâce à l'EATC, l'escadron de transport européen basé à Eindhoven, d'avions venant de toute l'Europe que nous utilisons régulièrement pour sauter. L'avenir des forces parachutistes est donc conditionné par la montée en puissance de l'A400M. Comment travaillez-vous avec Airbus sur ce dossier ?La 11e BP resserre ses liens avec Airbus qui s'engagera notamment à nos côtés le 23 juin prochain, pour la Journée des Blessés. Au-delà et plus largement, Airbus et la BP, chacun à sa place, sont bien deux des perles précieuses de la métropole toulousaine et nous partageons un intérêt et des expertises communes dans la troisième dimension, avec deux sujets majeurs naturellement : la montée en puissance de l'A400M et un partenariat formalisant nos coopérations locales, que nous nous apprêtons à signer. De fait, nous travaillons ensemble sur le partage de connaissances, de méthodes, d'expertise et de modes de management ainsi que l'accès à l'emploi des personnels militaires et des personnels civils de la Défense.
Sur l'A400M«Pour ce qui est de l'A400M et de sa capacité à larguer hommes et matériels, le dossier est entre les mains de la DGA mais nous le suivons avec attention ! Nous participons directement aux essais (j'ai pour ma part déjà effectué deux sauts d'essai en A400) et attendons donc avec impatience les résultats des travaux en cours pour savoir combien de parachutistes et quels équipements pourront être largués depuis cet aéronef qui nous offre une souplesse d'emploi inédite. Son allonge et sa vitesse démultiplieront de fait les capacités d'intervention immédiate de la France. Mais les incertitudes sont encore lourdes.» Une force polyvalente de 8 500 parasLa 11e Brigade parachutiste est une brigade polyvalente, forte de 8 500 hommes et femmes auxquels il convient d'ajouter 1 200 réservistes, régulièrement sollicités, notamment dans le cadre de l'opération Sentinelle. Les parachutistes commencent leur formation à Caylus, au Centre de formation initiale des militaires du rang, puis passent par l'école des troupes aéroportées de Pau où ils passent leur brevet de parachutiste et, pour ceux qui se spécialisent dans la livraison par air, intègrent le centre délégué de Toulouse-Francazal. On distingue à l'intérieur de la brigade des unités d'engagement et de contact -armes de «mêlée»- et des unités d'appui. Côté «mêlée», on recense trois régiments d'infanterie parachutiste en Occitanie : le 1er RCP de Pamiers, le 3e RPIMa de Carcassonne, le 8e RPIMa de Castres, le quatrième régiment d'infanterie de la brigade étant le 2e REP basé à Calvi, en Corse. S'y ajoutent les 200 commandos – issus des régiments – qui forment le Groupement des commandos parachutistes (GCP) et la cavalerie blindée du 1er Régiment de hussards parachutistes de Tarbes. L'appui se fait, quant à lui, par les feux de l'artillerie du 35e Régiment d'artillerie parachutiste de Tarbes, par l'aide à la mobilité et au déminage assurés par le 17e Régiment du génie parachutiste de Montauban et par l'appui à la mise à terre des personnels et des matériels grâce au 1er Régiment du Train parachutiste de Toulouse-Francazal. Toutes ses forces ont besoin de renseignement sur le terrain : il est assuré par la batterie de renseignement de la brigade (BRB) du 35e RAP de Tarbes. L'ensemble est commandé par le général commandant la 11e BP et son état-major, à Toulouse, équipé également d'un PC aérolargable pour les opérations, avec une compagnie de commandement et de transmissions parachutiste la 11e CCTP, également basée à Toulouse. Recueilli par Pierre Challier La Dépêche du Midi
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