Côte-d'Or - Défense BA 102 : la fin de 100 ans d’aviation militaire
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le 23/05/2014 à 05:10 | GILLES DUPONT Vu 253 fois
Mai 1916 : Georges Guynemer reçoit à Dijon le premier drapeau de l’armée de l’air ; la base porte aujourd’hui son nom. (Photo SDR)

La nouvelle est cette fois officielle. Une note de la direction générale de l’aviation civile annonce que le 28 juin, les Alphajets auront quitté Dijon et que Bâle-Mulhouse assurera le contrôle aérien.
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«L’escadron des services de la circulation aérienne (ESCA-1C.102) de l’aérodrome de Dijon-Longvic cesse son activité vendredi 27 juin à 23 h 59. A compter du samedi 28 juin à 0 h 00 : les unités aériennes stationnées sur la base aérienne 102 de Dijon-Longvic sont transférées et l’activité aérienne militaire permanente y est donc supprimée ; l’escadron des services de la circulation aérienne ne rend plus aucun service de la circulation aérienne […] Ainsi débute la note que vient de diffuser la DGAC (direction générale de l’aviation civile), intitulée « cessation d’activité de l’organisme militaire et des services de la circulation aérienne de Dijon-Longvic ».
A compter du 28 juin, précise la note, c’est l’organisme de contrôle de l’aéroport de Bâle-Mulhouse qui « fournit le contrôle d’approche aux aéronefs au départ et à destination de Dijon-Longvic ». Par ailleurs, « un organisme d’information de vol d’aérodrome est mis en place sur la plateforme de Dijon-Longvic, seuls les services d’information de vol et d’alerte sont rendus dans la circulation d’aérodrome ».
En clair, dans 35 jours, la BA 102, plus ancienne et plus glorieuse base française, refermera la dernière page du livre de son siècle d’histoire.
L’escadron d’entraînement et de transformation composé d’Alphajet qui subsistait sur le site de Dijon-Longvic sera désormais basé à Cazaux, en Gironde. Il n’y aura plus d’avions d’armes en Côte-d’Or, et plus de contrôle aérien militaire.
Au-delà de l’histoire (souvent glorieuse) qui s’est écrite sur les pistes de Dijon-Longvic, au-delà des sentiments d’attachement très particuliers qui liaient la Côte-d’Or et l’aviation de chasse, l’armée de l’air, c’est aussi un poids économique pour l’agglomération dijonnaise, et même au-delà : le départ de l’escadron d’Alphajet entraîne celui d’environ 300 personnes au total. Important lorsque l’on sait que les militaires dépensent dans leur secteur d’affectation 67 % de leur salaire…
Il convient néanmoins de souligner que la BA 102, si elle n’a plus d’avions, conserve du personnel : le commandement des forces aériennes y est installé depuis 2012, le commando parachutiste de l’air n° 20 (CPA 20), spécialisé dans les opérations de recueil de renseignement, d’« éclairage de cibles » pour les missions de bombardement aérien, de SAR (search and rescue, qui consiste à retrouver et à exfiltrer les pilotes tombés en territoire hostile), reste à Dijon, ainsi que le centre de formation des fusiliers-commandos de l’air, ou encore le centre des archives de l’armée de l’air, l’administration des réserves.
Plus d’un millier de personnes y travaillent encore
Et elle reste base de défense. Plus d’un millier de personnels y sont toujours affectés.
Reste à savoir si d’autres transferts d’unités sont dans les cartons du ministère de la Défense qui, restrictions budgétaires obligent, réduit sans cesse le nombre de militaires, les regroupe et économise sur les moyens… Quid, par exemple, de la brigade de gendarmerie de l’air installée près des pistes ? Quid des pompiers militaires dotés d’engins spécialisés ?
Hier soir, au commandement de la BA 102, on se refusait à tout commentaire sur la note de la direction générale de l’aviation civile et la date de départ des Alphajets.
A l’heure où les élus locaux de tous bords ont renoncé à faire de Dijon une plateforme aéroportuaire civile d’envergure (une vingtaine de personnes qui travaillaient pour l’aéroport se retrouvent sans emploi), l’annonce officielle de la date du départ des Alphajets vient assombrir un peu plus le ciel au-dessus des pistes centenaires.
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