Camp de Poulseur 1946

Souvenir du 4me Escadron au camp S.A.S. de Poulseur



Pour faire notre camp S.A.S. en 1946 à Poulseur nous occupions l’ancien camp de prisonniers Allemands où tout était précaire, baraques vétustes en bois, lit a lamelles métalliques comme sommier, un tuyau a gaz perforé de quelques dizaines de trous par lesquels l’eau arrivait commandée par un seul robinet à l’entrée du local en bois qui nous servait de lavoir et cela quand il y avait de l ’eau, sinon à 7 heures du matin 5 km de course à pied pour aller se laver dans l’Ourthe glaciale.

Pour les commodités, c’était le Nec Plus Ultra, une fosse rectangulaire de plus ou moins 2 ms de long, 1 m de large et profonde d’environ 75 cm. Quartes piquets entouraient cette fosse, sur lesquelles était posée une planche à 8 trous ( 4 x 2, dos à dos). Le tout entouré d’une bâche en guise de mur pour la décence. A cet endroit nous pouvions lire le journal l’un à coté de l’autre tout en satisfaisant un besoin naturel.

Quand cette fosse était remplie au 2/3, nous finissions le travail avec 20 cm de terre ratissée et puis nous y mettions à chaques coins un petit piquet en bois de +/- 30 cm de haut, reliés par du fil de fer barbelé, le tout peint à la couleur blanche qui lui donnait l’aspect d’un joli parterre.

Malheureusement ces jolis parterres ne furent pas toujours respectés, par les bleus que nous emmenions au petit café Mayeux, boire à la santé du Cardinal Paf à l’occasion de leur baptême au camp S.A.S. de Poulseur.

Très souvent les jeunes recrues furent nombreuses à traverser, en montant, les prairies pour arriver au camp. Le plus court chemin étant la ligne droite aussi dans les prairies comme dans le camp, toujours tout droit. Malheureusement ils trouvaient très souvent sur leur chemin ces jolis parterres (anciens W.C.) qu’ils traversaient avec difficultés car ils s’enfonçaient dans 20 cm de terre et 50 cm de m....!

A ce moment, ceux qui dormaient étaient réveillés par le bruit de succion des pieds qui se retiraient de cette matière immonde, par les jurons et par les odeurs.

Caporal Gilbert Collinet

4me escadron 1er peloton

Matricule 45/09598

Brevet n° 137



Recit que m'a fait un ami, malheureusement décédé il y a 3 ans.

Anecdote sympathique comme quoi le plus court chemin n'est pas forcement le plus rapide ni le meilleur !!

Ont ils eus beaucoup de "chance" par la suite !