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« ... Le devoir de mémoire incombe à chacun...rendre inoubliable. Ceux qui sont morts pour que nous vivions ont des droits inaliénables. Laisser la mémoire se transformer en histoire est insuffisant. Le devoir de mémoire permet de devenir un témoin... »
 
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 DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962

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MessageSujet: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptyLun 26 Jan 2009 - 13:32

Lieutenant roger degueldre.


https://www.dailymotion.com/video/x63qkv_mort-un-6-juillet_people
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MessageSujet: lieutenant roger degueldre   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptyLun 26 Jan 2009 - 13:38

Re: Lieutenant Roger Degueldr


Voici un résumé de sa courte vie mais oh combien remplis


Roger, Hercule, Gustave Degueldre
est né le 19 mai 1925 à Louvroil (Nord) de
parents français.En mai 1940, lors de l'offensive allemande, la famille Degueldre est évacuée vers les Pyrénées-Orientales. En 1943 il remonte vers le Nord et participe à la Résistance, guidé par l'Abbé Jean de Béco, aux côtés des FTP de Roger Pannequin, le « Commandant Marc » des FTP du Pas-de-Calais .
28 septembre 1944, Roger Degueldre s'engage dans la l0ème Division d'Infanterie Motorisée qui participe à la réduction de la poche de Colmar (janvier 1945).
20 septembre 1945. Il s'engage dans la Légion Étrangère à Marseille, sous le nom de Roger Degueldre né le 18 septembre 1925 à Gruyère (Confédération helvétique). .
28 septembre 1955, Par décision ministérielle il reprend son identité. Entre-temps il sert en Indochine au 1 er Régiment Étranger de cavalerie. . Après un an de service, il est nommé maréchal-des-logis. Deux ans plus tard il est promu maréchaldes-logis chef.


21 janvier 1950. Lors d'un accrochage dans le delta du Mékong, Roger Degueldre va chercher sous le feu des Viets le capitaine de Blignières et le sous-lieutenant Boutât. .
Il est décoré de la Médaille militaire. Après la fin des combats d'Indochine, dont il revient avec une Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations Extérieures avec sept citations, (une Palme, deux Étoiles de Vermeil, deux Étoiles d'Argent et deux Étoiles de Bronze), l'adjudant Roger Degueldre est muté au 1er Bataillon Étranger de Parachutistes, ancêtre du 1er Régiment Étranger de Parachutistes. Il y sert sous les ordres des colonels Brothier puis Jeanpierre. Il est à Suez en novembre 1956, participe à la Bataille d'Alger en 1957.
En janvier 1958 il est nommé sous-lieutenant au feu à Guelma et participe à la Bataille des frontières dans l'Est-Constantinois. .
26 septembre 1958. Déjà titulaire de la Croix de la Valeur Militaire avec Palme, il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur. .
24 janvier 1960. Pendant la «Semaine des Barricades » il est à Alger avec son Régiment commandé par le colonel Dufour ..
Intensément engagé dans la défense de l'Algérie française et
même convaincu de la nécessité de la lutte armée, il déserte.
22 avril 1961. Pendant le Putsch, dans une perspective révolutionnaire, il est prêt à « liquider » le général Gambiez et le délégué général Morin... Le colonel Godard s'y oppose. Lorsque l'OAS s'organise, Roger Degueldre, Chef du Bureau d'Action Opérationnelle tient un rôle prépondérant au sein de l'ORO. Sous ses ordres, les Commandos Delta affrontent victorieusement les barbouzes des polices parallèles. Il donne à l'OAS d'Alger tout son poids et son influence.. Il tient le serment qu'il a fait et que d'autres ont aussi fait: « Faites bien attention. Vous affirmez que rien ne vous empêchera de garder l'Algérie à la France. J'ai prêté ce serment avec vous. Mais sachez bien qu'en ce qui me concerne, il sera respecté. J'irai jusqu'au bout ».
7 avril 1962. Degueldre esi arrêté à Alger par les gardes mobile dans un immeuble du boulevard di Télemly.
28 juin 1962. Il est condamné à mot par la Cour Militaire de Justice à l'is[size=9]sue d'un procès joué d'avance. .
6 juillet 1962. il est assassiné au Fort d'Ivry dans des conditions atroces (une seule balle tirée du peloton l'a touché) quelques jours après la proclamation de l'indépendance de l'Algérie.
6 juillet 1962, 3 h. 56 : le supplice de Delta
2 h. 55. 15 motocyclistes encadrant le fourgon de Roger Degueldre quittent la prison de Fresnes. Une quinzaine d'autres motos suivent, puis 8 véhicules de la P. P. et 15 autres voitures de l'administration. Que de monde pour fusiller un homme.
Degueldre a revêtu sa tenue kaki d'officier parachutiste et coiffé son béret vert du 1 er REP. Avant de franchir le seuil de sa cellule, il s'est adressé d'une voix calme à ses défenseurs: « Je vous demande de dire à mes camarades officiers que je suis fier (...) de mourir pour avoir tenu le serment que tout officier combattant a prêté au moins une fois: ne jamais livrer l'Algérie au FLN... Dites aux généraux Salan et Jouhaud que je suis fier d'avoir servi sous leurs ordres ». Puis se tournant vers le général Gerthoffer, qui le 28 juin avait requis contre lui, il dit simplement: « Je ne vous garde pas rancune mais je vous plains ».
À 3 h. 45, le convoi arrive au fort d'Ivry. Le peloton d'exécution formé de 12 soldats en treillis kaki attend l'arme au pied. Le condamné refuse qu'on lui bande les yeux. Il serre sur son coeur un drapeau tricolore. Au moment où on le met en joue, il crie « Vive la France! » et entonne la Marseillaise. Dans la poche de sa vareuse, il avait la photo d'un petit garçon. Son fils Philippe. Un petit garçon qu'il n'avait jamais vu.
En ce jour de sainte Lucie, il est 3 h. 56. Plus tard, à 5 heures, son avocat, Me Tixier-Vignancour, fait la déclaration suivante: « Aussitôt après le feu du peloton le coup de grâce était donné. Le peloton s'en va. Je me suis approché du poteau et je
me suis aperçu que Degueldre respirait profondément.
C'est à ce moment qu'un deuxième coup de grâce fut donné par l'adjudant. Je m'approchai de nouveau. Degueldre respirait encore et souffrait énormément. Un médecin vint enfin, qu'il fallut attendre sept minutes.
C'est alors que l'adjudant, par trois fois, tenta de nouveau le coup de grâce, mais à chaque fois, les trois coups ratèrent. On dut aller chercher un second revolver. Et ce n'est que onze minutes après la salve du peloton, que le coup de grâce définitif fut donné. Je ne ferai pas d'autres commentaires, sinon que l'Armée française tire bien. Du peloton, Degueldre n'a pu être atteint que d'une seule balle. Je n'ai plus rien à dire ».

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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptyLun 26 Jan 2009 - 14:24

En complément du post de Patrick, je vous fais partager le courriel reçu il y a quelques jours de notre compatriote José Castano.

C'est toujours avec une grande émotion qui me prend au tripes, que je revis cette monstrueuse épopée, il me faudra bien mille ans pour que ma haine se transforme en mépris...!

Merci à José


Notre mémoire…

L’ASSASSINAT DU LIEUTENANT ROGER DEGUELDRE

« Le jour où les « fells » entreront à Alger, j’espère trouver trois compagnons pour garder les faces du Monument aux morts et tomber en tirant une dernière salve de PM » - R.D –

C’est quelques heures seulement après le génocide du 5 juillet 1962 qui, rappelons-le, fit plus de trois mille victimes parmi la population civile européenne, que dg prit sa décision de faire fusiller le lieutenant Roger DEGUELDRE qui, fidèle à son engagement « La mort plutôt que le déshonneur! », avait justifié son action dans l’OAS par ces mots : « Mon serment, je l’ai fait sur le cercueil du Colonel Jeanpierre.
Plutôt mourir, Mon Colonel, que de laisser l’Algérie aux mains du FLN, je vous le jure !
»


Le lendemain, 6 juillet 1962, à l’aube, au fort d’Ivry, Degueldre se présenta devant le peloton d’exécution en tenue de parachutiste, le drapeau tricolore sur la poitrine, drapeau auquel il avait tout sacrifié et qu’il avait choisi comme linceul.
Autour de son cou, il avait noué un foulard de la légion. Dans la poche intérieure de sa vareuse, il y avait la photo d’un bébé, son fils qu’il n’avait jamais vu. Il avait conçu cet enfant dans la clandestinité. Le bébé était venu au monde alors que le père se trouvait dans sa cellule de condamné à mort.

« Dites que je suis mort pour la France ! » s’écria-t-il à l’adresse de son défenseur. Puis il refusa qu’on lui bande les yeux et, au poteau cria : « Messieurs, Vive la France ! » avant d’entonner la Marseillaise.
Les soldats qui devaient l’exécuter, émus par son courage, hésitèrent à tirer. La première salve le blessa seulement : Une seule balle l’atteignit sur les douze qui furent tirées : au ventre dirent certains… au bras affirmèrent d’autres.
Quoiqu’il en soit, le fait certain c’est que Degueldre ne fut pas atteint de manière décisive.


L’adjudant chargé de donner le coup de grâce se précipita, l’arme à la main, pour accomplir sa sinistre besogne et se rendit compte que le condamné était toujours en vie. Sa tâche ne consistait désormais plus à achever un quasi-mort censé avoir reçu douze bouts de métal… mais bel et bien de tuer un vivant. Et ce sont là deux choses bien différentes... Il en eut si terriblement conscience, que sa main pourtant préparée à cette macabre mission trembla, et que le revolver se déchargea dans le vide.
Parmi l’assistance, c’était la stupéfaction. Cette situation eut pour effet d’agacer le procureur qui, réveillé un peu tard, n’avait pas eu le temps de prendre son petit déjeuner. Et son estomac gargouillait. Mécontent, il fit signe à l’adjudant de se dépêcher. Pensant ce temps, Degueldre, à demi recroquevillé souffrait. Les coups de feu résonnaient encore à ses oreilles et il se demandait quand son calvaire prendrait fin.

L’adjudant, toujours tremblant, pointa une nouvelle fois son arme sur la tête de l’officier parachutiste, ferma les yeux et appuya sur la détente. Stupeur ! Rien ne se produisit. L’arme s’était enrayé. Une rumeur monta de l’assistance. Degueldre tourna la tête vers son exécuteur comme pour l’interroger. Aucune haine dans son regard… juste de l’incompréhension.
Exaspéré par cette situation –unique dans les annales de l’exécution- le procureur ordonna qu’une nouvelle arme soit amenée. Mais personne parmi les militaires présents n’en possédaient. Il fallait courir en chercher une… Et pendant ce temps, Degueldre était toujours vivant... et il souffrait.

A partir de ce moment là, tous les juristes s’accordent à dire que la sentence ayant été exécutée, puisque le condamné étant encore en vie, il fallait le détacher du poteau et lui donner les soins nécessaires. Autrement dit, on n’avait pas le droit d’achever le blessé. Mais les ordres étaient formels; Il fallait que Degueldre soit tué ! Il incarnait à lui seul, l’OAS, cette puissance qui avait fait trembler les Etats Majors, le FLN et l’Elysée… Il fallait exorciser jusqu’à son souvenir.


Et pendant que l’on s’affairait à se procurer une arme, celui qui, à cet instant, aurait pu changer le cours des événements ne réagit point. Pétrifié par la scène, glacé d’effroi, le défenseur du condamné demeurait inerte. Pourtant, il lui appartenait de tenter quelque chose, de courir jusqu’au supplicié, de le prendre dans ses bras et de le couvrir de son corps en invoquant la justice, en appelant à l’amour, en exigeant au nom de toutes les traditions humaines et chrétiennes qu’on fît grâce qu condamné. Cela s’était déjà produit dans l’Histoire quand la corde du pendu avait cassé et que la grâce lui avait été accordée. Mais non, l’avocat demeurait prostré, sans voix, mort… alors que Degueldre, lui, était vivant et qu’il le regardait.


Enfin on remit un pistolet à l’adjudant qui, blanc comme un linge, écoeuré par cette boucherie… mais servile au commandement de tuer, devait en finir puisque tels étaient les ordres et que le défenseur du condamné qui, seul avait qualité pour tenter quelque chose, se taisait.

Un nouveau coup de feu claqua. Stupeur ! Celui-ci fut tiré, non pas au-dessus de l’oreille comme l’exige le règlement, mais dans l’omoplate… Une douleur atroce irradia le corps du supplicié. Il regarda vers le ciel et ouvrit grand ses yeux. Peut-être perçut-il à cet instant que son calvaire prenait fin. Il était tout illuminé des illusions radieuses de ceux qui vont mourir et il lui sembla entendre, là haut, les voix des martyrs du 5 juillet lui murmurer : « Roger… Roger… dès aujourd’hui tu seras avec nous dans le Paradis ».

Puis une nouvelle détonation retentit… et ce fut la fin.

C’est ainsi qu’après Claude PIEGTS et Albert DOVECAR, Sergent au 1er Régiment Etranger de Parachutistes, mourut, assassiné, le lieutenant Roger DEGUELDRE, également du 1er R.E.P, Chevalier de la Légion d’honneur… Et les salves du peloton couvrirent un instant les plaintes et les râles qui montaient d’Oran, tandis que la France, en vacances, n’entendit rien. Et nous nous devons de ne jamais oublier son ultime message adressé au petit peuple d’Algérie : « Si je ne suis pas de leur race, ni né sur leur sol, je les ai beaucoup aimés et je les aime toujours ! »

Huit mois plus tard, le 11 mars 1963, le Colonel Jean BASTIEN-THIRY, Polytechnicien, tombait à son tour à 35 ans, sous les salves du peloton.
Décidément, le crime était profondément enraciné !…

José CASTANO


(e-mail : joseph.castano0508@orange.fr)

Ce tragique épisode de la guerre d’Algérie est rapporté dans l’ouvrage, « VERITĖ » - « La tragédie de l’Algérie française » que l’on peut se procurer chez l’auteur : 13, avenue Saint Maurice – 34250 PALAVAS LES FLOTS – Prix : 15 euros, port inclus.

-o-o-o-o-o-o-o-o-

Prochainement : “19 mars 1962… Le Cessez-le Feu“

Cet article a été adressé à plus de six mille contacts composant ma boîte d’adresses… Plus il sera transféré, plus la vérité sera connue de tous.
Merci.
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MessageSujet: lieutenant degueldre   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptyLun 26 Jan 2009 - 18:07

Bonsoir.

Moi c'est pareil claude je ne peut visioner un document sur l'algérie sans avoir cette haine contre cette trahison sa fait mal m'est on n'oublira jamais se qua fait dg
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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptyMer 18 Fév 2009 - 10:35

Le Lieutenant
Par François Le Cap (Dr Maurice ROLLET)




A Roger Degueldre, mon ami
par François Le Cap (Dr Maurice ROLLET)
La poitrine gonflée de soleil et de vent,
Les chants scouts, les feux de camp,
Les galoches et l'école buissonnière,
Les culottes courtes et les taloches,
La première Communion, les silences mystiques,
Les vacances, le blé vert,
C'est la poitrine en herbe!
La poitrine oppressée par l'immense chagrin
Que le premier amour vous a fait en partant,
Les premiers mots, les premiers gestes,
Et ce baiser volé sous la porte cochère,
On voudrait en mourir,
C'est si bon et si terrible aussi!
Et on oublie sa mère!
C'est la poitrine imberbe!
La poitrine constellée de rubans multicolores
Chargée de palmes et d'étoiles de bronze,
Remportées dans le feu et roulant dans la guerre,
Enchâinée au devoir par une fourragère,
Placardée de sang frais, d'honneur et de courage,
Mouillée de peur, de sueur, écoeurée des carnages,
C'est la poitrine superbe!
La poitrine étouffée sous le poids des injures,
Meurtrie par les mensonges, salie par les parjures,
Offerte, rebelle, aux princes de la trahison,
Comme un oiseau en cage gardant un coeur blessé,
Ignoré de ses frères, exhalant les mots durs
Pour clamer sa colère,
Dieu m'est témoin, j'accuse!
C'est la poitrine acerbe!
La poitrine trouée de douze balles dans la peau,
Dans un dernier rempart, habillée d'un drapeau,
La poitrine affaissée, cassée le long d'un poteau nu,
Dans la dernière salve criant: Jamais vaincu!
La poitrine qui sombre en la dernière ivresse,
Le sable blond qui boit le sang de la jeunesse,
Pas de fleurs, pas de gerbe.
Au Lieutenant Roger Degueldre. chef des Commandos Delta fusillé au Fort d'Ivry le 7 Juillet 1962. Officier de la Légion d'Honneur. Médaille Militaire. Croix de Guerre. 6 Citations. 4 blesures. Ancien FTP. Il avait fait le serment de l'Algérie Française au jour de sa décoration des mains du Général Massu.
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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptyMer 18 Fév 2009 - 11:52

Je n'ai aucun mot assez fort pour exprimer ma profonde révolte.
Respect pour cet homme , pour ses convictions , pour ses actions...
Aller au bout de son idéal .....
Respect pour cet homme et à tous ceux qu'il représente.....
Ceux qui se sont battus , ceux qui se battent..
Militaires ou Volontaires pour des causes...

Fraternellement à vous mes frères d'armes..
Coltinou
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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptySam 28 Fév 2009 - 16:03

Trop jeune de quelques années pour avoir eu la conscience de ce qui se passait...!

La lecture des derniers post me fait comprendre la drôle de période qu'on dû vivre mes aînés!

Citation:
Je n'ai aucun mot assez fort pour exprimer ma profonde révolte.
Respect pour cet homme , pour ses convictions , pour ses actions...

D'accord avec coltinou
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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptySam 28 Fév 2009 - 16:49

Amitiés posthumes à Toi Roger,dont je me rappelle notre rencontre secrète à Alger ,boulevard du Telemly....à un temps incertain de l'Algérie.
Repose en paix dans ta gloire:tu as su garder ton honneur,comme tous ceux qui ont subi les affres du Gaullisme.
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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptySam 28 Fév 2009 - 17:17

Triste évoquation de cet assassinat.
Je vous rappelle Camarade que ce combat que j'ai connu en partie en 1961 n'est pas terminé.
Des djébels pourchassant les fells c'est maintenant l'islam radical dans notre Patrie nous devrons terminer le travail commencé par nos Anciens.
Dans la meme pensée BASTIEN THIERRY...
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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptySam 28 Fév 2009 - 19:51

Je me souviens à la maison de ces sombres années par les réunions familiales qui avaient une certaine gravité...les parents, les oncles, les grands frères se rencontraient régulièrement.

Mon inconscient d'enfant était en émoi, il s'était rapidement habitué aux mots "condamné à mort, fusillé..."
Plus tard, j'ai pu reconstitué les situations, les blessures familiales n'étant toujours pas cicatrisées.

Elles ne le sont toujours pas...!
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MessageSujet: Lieutenant Degueldre   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptyJeu 1 Juil 2010 - 8:29

Derriere cet assassinat, un homme, un vieillard rempli de haine pour ceux qui valaient plus cher que lui.Un vieillard qui n'a jamais combattu que l'armée , les parachutites et ses anciens compagnons, un vieillard que l'on celebre encore et dont la devise se resumait a suivre le sens de l'histoire comme le chien crevé suit le sens du courant:DE GAULLE.

Mes respects mon lieutenant.
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MessageSujet: LE CAVE SE REBIFFE...!   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptyVen 16 Juil 2010 - 23:49

N° 618


SÉNAT

SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2009-2010


Enregistré à la Présidence du Sénat
le 7 juillet 2010


PROPOSITION DE LOI


fixant la destination du Mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie et relative à la mémoire des victimes de l'OAS (Organisation armée secrète),


PRÉSENTÉE

Par M. Guy FISCHER, Mmes Nicole BORVO COHEN-SEAT, Éliane ASSASSI, M. François AUTAIN, Mme Marie-France BEAUFILS, MM. Michel BILLOUT, Jean-Claude DANGLOT, Mmes Annie DAVID, Michelle DEMESSINE, Évelyne DIDIER, M. Thierry FOUCAUD, Mmes Brigitte GONTHIER-MAURIN, Gélita HOARAU, M. Robert HUE, Mme Marie-Agnès LABARRE, M. Gérard LE CAM, Mmes Josiane MATHON-POINAT, Isabelle PASQUET, MM. Jack RALITE, Ivan RENAR, Mmes Mireille SCHURCH, Odette TERRADE, MM. Bernard VERA et Jean-François VOGUET,

Sénateurs

(Envoyée à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées,
sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)



EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames,
Messieurs,

Érigé à la demande des associations représentatives des anciens combattants en Algérie, au Maroc et en Tunisie, le Mémorial national présent sur la promenade piétonne du quai Branly à Paris (7e) a vocation à perpétuer le souvenir et à rendre hommage aux Morts pour la France durant les combats des guerres coloniales en Afrique du Nord.

C'est au terme d'une longue concertation avec les pouvoirs publics que ce monument a vu le jour, le 5 décembre 2002.

Par arrêté du 3 mars 1998, le secrétaire d'État à la défense chargé des anciens combattants (M. Jean-Pierre MASSERET) avait mis en place un groupe de réflexion chargé de déterminer les modalités de création d'un mémorial national de la guerre d'Algérie. Ce groupe, présidé par M. Jean LANZI, journaliste et ancien combattant d'Algérie, était constitué de représentants d'associations d'anciens combattants, de directeurs de centres d'archives, d'historiens, des parlementaires rapporteurs du budget des anciens combattants dans chacune des assemblées et de personnalités qualifiées.

À l'issue de dix réunions, la commission avait adopté quatre conditions à la construction du mémorial : le mémorial devait être édifié à Paris et dans un lieu prestigieux se prêtant à des cérémonies commémoratives ; il devait porter les noms de tous ceux qui sont morts pour la France entre 1952 et 1962 en Algérie, en Tunisie et au Maroc ; une inscription devait rappeler le souvenir de tous ceux, supplétifs en particulier, ayant disparu après le
cessez-le-feu ; les noms devaient être inscrits par année de décès et dans l'ordre alphabétique sans autre mention supplémentaire que le prénom du soldat.
Il avait également et surtout été décidé que seuls les noms des combattants dont l'acte de décès était revêtu de la mention réglementaire « Mort pour la France » entre 1952 et 1962 en Algérie, en Tunisie et au Maroc figureraient sur le mémorial.

En l'absence de toute consultation préalable des associations, historiens et personnalités ayant participé à la définition de ces principes fondateurs, le secrétaire
d'État à la défense et aux anciens combattants, M. Hubert FALCO, a annoncé, le 5 décembre dernier, que la colonne centrale du Mémorial serait, à partir du 26 mars 2010, dédiée à la mémoire des victimes civiles de la fusillade ayant tragiquement conclu, rue d'Isly à Alger, le 26 mars 1962, une manifestation à caractère insurrectionnel à laquelle l'OAS avait appelé et que les autorités civiles et militaires avaient interdite.

.../...

De la même façon, la multiplication des injures publiques faites à la mémoire du Général de Gaulle et l'émergence tant de diffamations visant les victimes de l'OAS que de menaces à l'égard des personnes qui en défendent le souvenir démontrent combien la falsification de l'histoire, tolérée voire entretenue par l'État, peut déchaîner la violence du discours et combien celle-ci peut se traduire dans les actes : en atteste le développement actuel des procédures dont les cours et tribunaux sont saisis par les victimes de ces comportements.

.../...


.Article 3

Sont interdits les hommages publics à l'OAS lorsqu'ils prennent la forme d'inscriptions, images, effigies, plaques, stèles ou monuments dédiés, sur le domaine public, à l'organisation ou, nominativement, à l'un ou l'autre de ses membres, vivants ou décédés.

Sont également interdites les cérémonies honorant la mémoire des membres de l'OAS lorsqu'elles se déroulent devant les monuments aux morts, à l'intérieur ou aux abords de cimetières et en d'autres lieux publics et qu'elles s'accompagnent de prises de parole tendant, soit à ériger les membres de cette organisation en martyrs et héros de l'Algérie française, soit à valoriser les actes dont ils se sont rendus coupables




La sanction applicable à toute personne ayant participé ou prêté son concours à la réalisation d'une infraction aux dispositions du présent article est celle prévue au cinquième alinéa de l'article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
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MessageSujet: Lt Degueldre et la resistance OAS   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptySam 17 Juil 2010 - 10:42

Qu'importe les lois republicaines .Il faut continuer a defendre ces heros et surtout instruire les jeunes sur la verité.Leur dire que depuis des decennies la republique leur ment pour mieux les controler.Les lois sont faites pour les moutons.
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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptySam 17 Juil 2010 - 11:34

FONTAINE a écrit:
Qu'importe les lois republicaines .Il faut continuer a defendre ces heros et surtout instruire les jeunes sur la verité.Leur dire que depuis des decennies la republique leur ment pour mieux les controler.Les lois sont faites pour les moutons.

Les lois sont faites pour être détournées.
Rien ne pourra m'empêcher d'honorer la mémoire de soldats et amis mort pour une certaine idée de la France!
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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptySam 17 Juil 2010 - 18:13

Prenez bien note des noms de tous les cosignataires de ce projet de loi, vous reconnaitrez bien entendu les cocos qui siègent ou ont siégé au parlement, les autres doivent appartenir à la gauche plurielle.
Aux prochaines élections il ne faudra pas oublié de les renvoyer aux oubliettes.

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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptySam 17 Juil 2010 - 23:59

La guerre a ses outrances, celle de Roger Deguledre en est une !

Là encore, à part ses compagnons, combien de français aujord'hui adultes, savent ce qui s'est passé durant cette période sombre notre histoire ?

Les pseudos historiens, et les médias, arrangent tout cela à leur manière en fonction de leurs opinions politiques ou de leurs intérêts....

Se sont-ils seulement posé un jour la question "A leur place, qu'aurais-je fait ?".... Je me la posais à 15 ans, je me la pose encore aujourd'hui !

Les Soldats se doivent d'obéir aux ordres, mais ce sont aussi des individus, des hommes capables de réfléchir... Les choix, leurs choix n'ont pas dû être faciles....

Pour ceux qui ont pu fuir, ou être jugés puis incarséré, l'épreuve a dû être terrible. D'autres l'ont payé de leur vie : la pire outrance de la guerre....

Il ne faut pas oublier ! Surtout pas ! Et pas uniquement pour les élections à venir, mais pour que les quelques jeunes qui ont encore la chance de grandir dans des familles dignes de ce nom, sachent et puissent juger en connaissance de cause.
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MessageSujet: Lieutenant DEGUELDRE   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptySam 8 Jan 2011 - 18:50

L'aurore du 8 juillet 1962
Condamné à mort par la nouvelle "Cour Militaire de Justice" au soir du jeudi 28 juin dernier,l'ex-lieutenant Roger Degueldre 37 ans,ancien FTP ,ancien officier du 2ème Régiment de Parachutistes ,chef des commandos Delta de l'OAS à été fusillé hier matin à 3h56 au Fort d'Ivry.Le peloton d'exécution était composé de douze jeunes soldats du contingent ,habillés de tréillis kaki,sans autre signe distinctif? une seule balle ,sur les douze tirées (l'un des fusils étant chargé à blanc) a frappé le condamné,dit-on;Les détails qui ont transpiré au sujet de cette exécution sont particulièrement dramatiques.
Peu avant trois heures du matin,le lieutenant Degueldre avait reçu dans sa cellule proche de celle de Salan et de Jouhaud ,à la prison de Fresne ,la visite de ses défenseurs ,Me denise Macaigne et Me jean-Louis Tixier Vignancour .Ceux-ci étaient accompagné de l'avocat général à trois étoiles Gertthoffer ,qui avait requis habillé en général à trois étoiles la semaine passée ,au procés de Vincennes,mais qui était hier en civil (nommé quatre étolies après) .Réveillé en sursaut ,le condamné,sans broncher,a aussitot revétu sa tenue kakie d'officier parachutiste et a coiffé le béret vert de La Légion. Un service d'ordre très important ,composé de gardiens de la paix ,avait été disposé autours de Fresne et tout le long de la route menant à Ivry. Le cortège comprenait huit fourgons de police encadrés par douze motards.Avant de franchir le seuil de sa cellule,le lieutenant Degueldre ,d'une voix calme s'adressa d'abord à ses avocats / Je vous demande de dire à mes camarades officiers que je suis fier d'aller jusqu'au bout et de mourir pour avoir tenu le serment que tout officier combattant a prêté au moins une fois,ne jamais livrer l'Algérie au F L N a-t-il déclaré à ses défenseurs qui l'ont rapporté. Je vais rejoindre mon chef,le colonel Jen-Pierre ,mort en service commandé,qui m'a donné l'exemple! Dites aux généraux Salan et Jouhaud que je suis fier d'avoir servi sous leurs ordres .Puis se retournant vers l'avocat généralGerthoffer son accusateur,qui était paraît-il très pâle/ Je ne vous garde pas rancune,mais je vous plains.
IL VIVAIT TOUJOURS
Tout ceci se passait ,également en présence de l'aumônier et du directeur de la prison . Vient alors le récit,d'après les deux avocats . Au poteau,Degueldre,vêtu de sa tenue militaire,coiffé du béret vert,portant l'insigne des parachutistes crie3Messieurs:Vive la France" et entonne La Marseillaise. Au mot "Patrie"la salve désordonnée éclate ,suivie d'un coup de grâce qui manque son but. L'Aumonier et Me Tixier Vignancour s'approchent et constatent que le suplicié respire profondément.Un second coup de grâce fait tréssaillir le corps.Un colonel affirme que se sont les spasmes de l'agonie.Me Tixier Vignancour proteste avec Me Macaigne et l'aumonier.Le colonel appelle le médecin .Celui ci au bout de sept minutes arrive et constate que Degueldre vit toujours.L'adjudant est prié de revenir.Il tire trois coups de grâce,les trois coups ratent.Avec un second révolver,un dernier coup de grâce est donné?Onze minutes se sont écoulées depuis la salve.Degueldre seffodre,après avoir souffert de manière indicible,émettant plusieurs plaintes aroces.Aprè des dificultés inouies pour le détacher à la lueur d'une lampe de poche il est placé dans un cercueuil en bois blanc sur linceul en papier.Le cercueil est placé dans un véhicule.A 4h15 tout est enfin consommé.Le convoi ,salué par les militaires présentant les armes gagnait rapidement lz cimetière de Thiais .La dépouille était aussitot hinumée à la huitième division dans le carré des suppliciés .
QUESTIONS : pourquoi avoir choisi des APPELES pour le peloton d'exécution ?
: Pourquoi tant d'acharnement ? au Pays des droits de l'Homme ?
_____________________

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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptySam 8 Jan 2011 - 19:52

Quelle horreur !.....
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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptySam 8 Jan 2011 - 23:06

Je dirais effoyable
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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptyDim 9 Jan 2011 - 0:29

PTS a écrit:
Je dirais effoyable

Tu as raison, c'est innommable au 20e siècle !....
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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptyDim 9 Jan 2011 - 1:05

Pour ne pas oublier, repris en début de sujet


N° 618
SÉNAT
SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2009-2010


Enregistré à la Présidence du Sénat
le 7 juillet 2010
PROPOSITION DE LOI

fixant la destination du Mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie et relative à la mémoire des victimes de l'OAS (Organisation armée secrète),


PRÉSENTÉE
Par
M. Guy FISCHER, Mmes Nicole BORVO COHEN-SEAT, Éliane ASSASSI, M.
François AUTAIN, Mme Marie-France BEAUFILS, MM. Michel BILLOUT,
Jean-Claude DANGLOT, Mmes Annie DAVID, Michelle DEMESSINE, Évelyne
DIDIER, M. Thierry FOUCAUD, Mmes Brigitte GONTHIER-MAURIN, Gélita
HOARAU, M. Robert HUE, Mme Marie-Agnès LABARRE, M. Gérard LE CAM, Mmes
Josiane MATHON-POINAT, Isabelle PASQUET, MM. Jack RALITE, Ivan RENAR,
Mmes Mireille SCHURCH, Odette TERRADE, MM. Bernard VERA et Jean-François
VOGUET,

Sénateurs
(Envoyée à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées,
sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)



EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames,
Messieurs,

[...]

Citation :
En l'absence de toute consultation préalable des associations, historiens et personnalités ayant participé à la définition de ces principes fondateurs, le secrétaire d'État à la défense et aux anciens combattants, M. Hubert FALCO, a annoncé, le 5 décembre dernier, que la colonne centrale du Mémorial serait, à partir du 26 mars 2010, dédiée à la mémoire des victimes civiles de la fusillade ayant tragiquement conclu, rue d'Isly à Alger, le 26 mars 1962, une manifestation à
caractère insurrectionnel à laquelle l'OAS avait appelé et que les autorités civiles et militaires avaient interdite.

.../...

De la même façon, la multiplication des injures publiques faites à la mémoire du Général de Gaulle et l'émergence tant de diffamations visant les victimes de l'OAS que de menaces à l'égard des personnes qui en défendent le souvenir démontrent combien la falsification de l'histoire, tolérée voire entretenue par l'État, peut déchaîner la violence du discours et combien celle-ci peut se traduire dans les actes : en atteste le développement actuel des procédures dont les cours et tribunaux sont saisis par les victimes de ces comportements.

.../...


.Article 3

Sont interdits les hommages publics à l'OAS lorsqu'ils prennent la forme d'inscriptions, images, effigies, plaques, stèles ou monuments dédiés, sur le domaine public, à l'organisation ou, nominativement, à l'un ou l'autre de ses membres, vivants ou décédés.

Sont également interdites les cérémonies honorant la mémoire des membres de l'OAS lorsqu'elles se déroulent devant les monuments aux morts, à l'intérieur ou aux abords de cimetières et en d'autres lieux publics et qu'elles s'accompagnent de prises de parole tendant, soit à ériger les membres de cette organisation en martyrs et héros de l'Algérie française, soit à
valoriser les actes dont ils se sont rendus coupables

La sanction applicable à toute personne ayant participé ou prêté son concours à la réalisation d'une infraction aux dispositions du présent article est celle prévue au cinquième alinéa de l'article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
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MessageSujet: A   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptyDim 9 Jan 2011 - 1:15

Merci de ce rappel....

Il est certain qu'il faut regarder à deux fois avant d'écrire ce que l'on pense... "Au Pays des Droits de l'Homme..."

Je me suis exprimée sur le sujet avant le commentaire posté tout à l'heure, je n'ai pas changé d'avis sur aucun des trois, les deux derniers relevant de la simple humanité !....

Mais soyons prudents afin d'éviter des soucis aux Administrateurs de ce forum....
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MessageSujet: DEGUELDRE Roger lietenant 1er rep - fusillé au fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptyDim 9 Jan 2011 - 10:37

Que les choses soient claires,dans mon texte, je ne rend pas hommage au lieutenant DEGUELDRE , mais je décris simplement la façon scandaleuse,barbare et hinumaine de son exécution au pays des droits de l'hommeet comment vous étonné après cela que DeGaulle soit critiqué,et je note en passant que le texte présenté ,texte entre parenthèes qui n'est qu'une proposition de loi,ne mentionne pas les terroristes hommes et femmes du FLN à qui la télévision Française rend régulièrement hommage sur nos écranset je pense que les signataires de ce texte étaient en leur temps des porteurs de valises du F L N .
Mais l'objet de mon intervention était surtout ,et là personne n'a répondu,c'était le fait d'avoir choisi des APPELES pour accomplir cette sale besogne,alors qu'il aurait dû être fait appel à la gendarmerie .Cela ,en dehors de l'adjudant qui a perdu son sang froid en s'y reprenant à plusieurs fois,sans parler du révolver qui n'a pas fonctionné,revenons au peloton d'exécution composé d'appelé . Douze hommes,douze armes dont un fusil chargé à blanc ,restait onze armes chargées . Le lieutenant Degueldre lors de la salve n'a reçu QU'UNE balle,ce qui prouve bien que les appelés ont paniqué et ont visé à côté car il ne voulaient être complice d'un ASSASSINAT . Et au risque de me répéter,je trouve scandaleux le choix des appelés pour cette sâle besongne . Imaginez vous le traumatisme qu'ils ont subit ! personnellement je ne pourrais plus dormir la nuit . De plus je soupçonne fortement le chef de l'état de l'époque d'avoir fait ce choix des appelés pour exécuter un Officier qui s'était dresser contre lui,sinon comment expliquer ce choix ? Je précise que je ne critique pas,JE CONSTATE .
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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptyDim 9 Jan 2011 - 11:33

Alexis,

Ta mise au point est très claire ! Je partage totalement ton idée, c'est pourquoi j'ai réagi.
Mais le fait que ce soit des APPELES ne change pas grand chose à la "méthode" d'une barbarie qu'on attend pas au 20e siècle.... Des engagés volontaires l'auraient peut-être évitée, nous ne le saurons jamais !

En revanche je n'ose imaginer le traumatisme vécu par ces jeunes qui ont été témoins de ce carnage.
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MessageSujet: Re: DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962   DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962 EmptyDim 9 Jan 2011 - 11:40

Gervez,

A la fin de ton post, tu te poses les questions suivantes :

Citation :
... pourquoi avoir choisi des APPELES pour le peloton d'exécution ?
: Pourquoi tant d'acharnement ? au Pays des droits de l'Homme ?

Bien sûr, je ne possède pas la réponse, et à l'époque, en Algérie, les quelques informations disponibles ne permettaient pas de savoir tout ce qui se passait dans l'héxagone ...

1) pourquoi avoir choisi des APPELES pour le peloton d'exécution ?

Le choix d'appelés pour l'exécution - à quelque chose près en tous points conforme à l'époque de la Terreur - de notre Camarade DEGUELDRE pourrait avoir pour origine (ce ne sont que des hypothèses) :

- la volonté politique de "mouiller" des représentants du peuple français, ainsi, la Nation participait à l'évènement "expiatoire";

- la volonté politique d'introduire un "gouffre" entre Appelés et Armée de métier, alors que sur le terrain, "là-bas", pour l'essentiel, mis à part les incurables communistes et leurs séides, il n'y avait qu'une Armée, celle de la France, et qui faisait son travail du mieux qu'elle le pouvait. Cette "idée" là au moins a quelque crédit ... Je me souviens, en 1963, de retour sur le territoire de la France amputée de ses départements d'Afrique du nord :

------ des officiers non volontaires, ne portant pas notre "plaque à vélo", décidés à ne pas la porter (mais qui néanmoins portaient notre bérêt rouge) étaient affectés dans les régiments Para (à ne pas oublier que la 11ième DLI était commandée par un non Para !!!!!);

------ des appelés non volontaires étaient eux aussi affectés;

------ les "autorités" avaient mis en place un processus extraordinaire : "l'osmose" (comme "ils" l'appelaient), qui avait pour finalité (selon ces mêmes "autorités") de faire en sorte que les "Régiments de la régulière" puissent bénéficier des compétences, des qualités, ... des régiments Paras (cela, c'est ma formulation, mais l'esprit y est bien). alors qu'en réalité, il s'agissait - après la dissolution de nos Régiments prestigieux - de casser les Paras, la Légion, les Commandos des trois Armées ...

- la volonté politique de ne pas "risquer" que des Soldats de métier, soit visent des points non vitaux, soit tirent carrément à côté;

- ...

2) Pourquoi tant d'acharnement ? au Pays des droits de l'Homme ?

- pourquoi tant d'acharnement ...

Souviens-toi de cette époque, de la haine institutionnelle qui était la règle de base dans toute l'intelligentzia (je préfère écrire ce mot avec un "Z", cela fait plus soviétique ...). Souviens-toi du guignol qui à la radio avait "invité les Français à venir sur les aérodromes, à pied, à cheval ou en voiture pour bloquer les Parachutistes qui allaient débarquer ...". Souviens-toi de ce qu'ont rapporté les avocats, les Camarades de nos Camarades durant leurs procès quant à l'état d'esprit qui régnait dans les tribunaux d'exception (comment les appeler autrement puisqu'ils étaient à la botte ?). La haine était partout, et plus particulièrement au plus haut niveau de l'Etat.

- pourquoi au Pays des droits de l'Homme ?

- la déclaration des Droits de l'Homme date - officiellement - du vote de l'Assemblée nationale constituante, le 26 août 1789. Elle sera intégrée à la Pemière Constitution de la révolution française, adoptée en 1791.
Et ... elle sera suivie très vite de la Terreur, dont la première manifestation (selon les historiens) est la chute de la royauté le 10 août 1792.
Durant la période de la Terreur, en France, sévissait un pouvoir d'exception caractérisé par l'utilisation de la force (doux euphémisme), l'illégalité (référence aux Droits de l'Homme et à la première Constitution) et à la répression tous azimuts.
Je ne suis pas certain que tous les pays auxquels nous voulons donner des leçons en matière des Droits de l'Homme aient un passé aussi chargé.

Je n'ai sans doute pas répondu à tes interrogations, ce ne sont que des réflexions qu'elles m'ont inspiré.



Extrait : Historia N° 293 avril 1971

Citation :


Pourquoi ai-je rejoint le Putsch d'Alger ?

Par le Général Raoul Salan

Le putsch d'Alger a été, c'est indéniable, le premier pas " officiel " vers une mésentente qui allait diviser les Français des années durant. Avant de dire les raisons qui me poussèrent à m'y associer, les circonstances et les buts de mon action au cours de ces derniers jours d'avril 1961, je tiens à préciser que la préparation de ce putsch s'était organisée en dehors de moi, et sans qu'un avis quelconque sur la question m'ait été demandé.
Cela exposé, j'ai effectivement rejoint le putsch, car j'avais promis aux Algériens d'être à leurs côtés lorsqu'ils seraient en difficulté.
Quelles furent les raisons de ma décision, le désir me vient ce soir de le dire, après dix ans écoulés. Je le dirai en soldat. Il est des actes qu'on se doit d'expliquer complètement lorsque leurs moindres détails ont une importance historique. Le mot n'est pas trop fort, car pour le général que j'étais, ce 22 avril 1961 était plus qu'un 13 mai et allait me conduire infiniment plus loin.
Mais, tout de suite, si je parle de moi et non des autres, c'est que je veux être seul responsable des lignes qui vont suivre.
Chaque " prise de position " motivée et personnelle ne saurait avoir les mêmes racines chez les uns et les autres. Ce sont donc mes raisons propres que j'exprimerai ici, au risque de paraître " égocentrique ", mais préférant cela que prêter à autrui.
Ces raisons auraient dû être celles de toute l'armée, si tous les chefs du moment étaient demeurés fidèles aux rapports écrits qu'ils me fournissaient quand j'étais commandant en chef et où l'Algérie française ne cessait d'être dans leurs pensées. Quatre ans auparavant nous avions promis à dix millions de personnes, tant Européens qu'Arabes, des lendemains enchanteurs dans un pays pacifié et français 1... Non promesses " électorales ", qu'un civil peut faire sans y avoir d'obligation, mais à laquelle un soldat " de la vieille garde " ne pourrait manquer.



Officier le plus décoré de l'armée française, ancien commandant en chef en Indochine, ancien commandant en chef en Algérie, dénoncé naguère par les milieux traditionalistes comme franc-maçon et socialiste, Raoul Salan, après avoir rejoint Challe à Alger, va prendre la direction de l'O.A.S.
Traditionalisme, manque de réalisme, inadaptation à l'époque, peut-être... Mais, et je n'ai que faire de la fausse modestie , sincérité.
Les lendemains enchanteurs et la paix étaient presque survenus, voilà qu'on se scandalisait d'un adjectif ? français. Bien !
Mais qu'avions-nous donc promis à tous ces gens?
- L'Algérie aux Algériens !
- Il y avait au forum en mai 1958 autant d'Arabes que d'Européens pour scander les mêmes slogans " Algérie française "...
C'était un dilemme n'est-ce pas?
J'en étais d'autant plus conscient que, dans mon hôtel de Madrid, j'avais tout loisir de réfléchir à la question. La promesse faite aux populations d'Algérie par le général de Gaulle, en notre nom à tous, allait-elle demeurer lettre morte?
" Ces gens-là "... disait-on en Métropole...
Qu'on se souvienne pourtant de ces petites tombes bien alignées, surmontées d'une croix ou d'un verset du Coran.
" Ces gens-là... " étaient présents en 1914, en 1940, en 1944 pour défendre ceux que vous aimiez 1
Il est certain qu'une colonie 1830, pourtant constructive à l'époque, n'avait plus cours, qu'il y avait mille choses à changer, une société à reformer, des lois à refaire, un rééquipement à envisager... et tout cela n'aurait pas coûté plus cher qu'une hypothétique force de frappe. Nous pouvions conserver dans la France une Algérie indépendante, sorte de dominion sans apartheid, sans exploitation de l'Arabe par l'Européen, sans favoritisme, sans paternalisme, quelque chose qui n'aurait plus été une province mais un pays libre où deux races auraient pu vivre dans l'égalité sinon dans l'identité, dans la compréhension sinon dans l'amitié, chacun étant citoyen français comme au temps d'Auguste, où Grecs, Hébreux, Gaulois, Ibères et Germains étaient, au même titre qu'un Italique, citoyens romains.
Tenir une promesse, mais la tenir raisonnablement, fut ma première raison.
C'est donc dans cet état d'esprit que j'arrivais, le dimanche 23 avril 1961 au matin, à l'aéroport de Maison-Blanche. Le putsch avait déjà un jour. Sur le chemin qui menait à la ville, quelques camions pleins de soldats du contingent, manifestement hostiles... J'avais commandé ces hommes un an auparavant... mais ils avaient changé.
Jeunes et presque tous sincères, ils ne voyaient plus en nous que des fanatiques, nouveaux " nazis " décidés, par orgueil, à une guerre à outrance 1 Pouvaient-ils, à vingt ans, entrevoir une politique à l'échelle du monde, alors qu'il est si difficile à un adulte confirmé de s'y retrouver?
Devant ces visages fermés, je restais pensif.
Les contacts que je pris, les gens que je rencontrai, les discours que j'entendis au cours de la journée me confirmèrent dans mon opinion du matin: nous allions à un échec... Personne ne suivrait... La métropole, terrorisée, ne voyait en nous que de dangereux individus. Petit à petit nos amis nous quittaient, les " pieds-noirs " eux mêmes, écartés du mouvement initial, ne comprenaient plus.
Pourquoi donc avons-nous continué? Pourquoi, quand nos deux amis abandonnaient la place, Jouhaud et moi sommes nous partis, dans cette nuit du 24 au 25 avril, sur les routes de la Mitidja?
Peut-être avions-nous tous quatre raison dans nos décisions différentes mais également loyales... Les motifs qui nous avaient poussé à cet acte ne concordaient pas forcément. Partie intégrante d'une même " caste ", l'armée, notre liberté de pensée toujours intacte avait permis entre nous d'incontestables divergences.
Cela peut se dire, après tant d'années passées, et Jouhaud même, n'avait peut-être pas les mêmes raisons que moi.
Quoi qu'il en soit nous partîmes. L'O.A.S. fut la conséquence directe du putsch d'Alger. Sans lui peut-être n'aurait-elle jamais existé. Les buts que j'entrevoyais, en me ralliant au putsch, sont les mêmes qui me firent prendre la tête de l'O.A.S.
Je ne suis pas de droite, ni monarchiste, ni maurassien, encore moins national socialiste... J'aime à me dire libéral, dans le sens étymologique du terme, car la liberté est pour moi le plus beau cadeau fait à l'homme, même s'il a dû en payer le prix.
Or nul n'ignore le sort réservé depuis ces dernières années aux anciennes colonies livrées à elles-mêmes et souvent inexpérimentées (à qui la faute, d'ailleurs, sinon aux gouvernements successifs qui n'ont entrepris leurs mises en valeur qu'au moment précis où elles réclamaient leur indépendance ! ... )
Il y a trois possibilités
- soit s'allier aux Américains...
- soit accepter l'aide russe ou chinoise...
- soit être vraiment indépendant.
S'allier aux Américains?... C'est une liberté, certes, mais à forme monnayable et publicitaire, et l'american way of life, quels que soient ses avantages, n'est pas toujours souhaitable. Quoiqu'elle soit un moindre mal.
S'allier aux Russes ou aux Chinois?... Il faudrait posséder au plus haut degré l'absence de personnalité, la dévotion à un parti, l'amour du totalitarisme... On ne saurait souhaiter tant de mal à ses amis, car sachant ce que je sais des " pieds-noirs" et des Arabes, je ne voyais guère de conciliation avec le marxisme-léninisme.
Notre présence en Algérie empêchait l'U.R.S.S. d'installer, en Méditerranée, les bases militaires souhaitées depuis longtemps, en vue d'un éventuel conflit avec les U.S.A. Car si l'impérialisme américain existe, l'impérialisme soviétique n'est pas pour autant un leurre. Il est bel et bien agissant et il n'est que de voir les implantations actuelles de l'U.R.S.S. sur
les rivages sud de notre mer intérieure, au milieu de nos terres.
Cette course à la domination du monde,sous prétexte de " droit des peuples à dis poser d'eux-mêmes " (où sont les libertés hongroises, tchécoslovaques et polonaises?) est la plus grande réussite impérialiste depuis le début de l'humanité.
Je suis anticommuniste, c'est vrai, et d'abord parce que chrétien..., je suis d'ailleurs antifasciste pour la même raison.
Mais en dehors de celle-ci, primordiale pour moi, la dépendance politique, économique, philosophique, morale, littéraire et artistique qui existe dans les pays soumis à ce régime est telle qu'il me paraît impensable d'avoir voulu y précipiter l'Algérie sous couvert d' " autodétermination ".
D'autre part, en laissant l'Algérie livrée à elle-même, nous abandonnions du même coup l'Afrique noire où nous avions engagé tant de responsabilités morales et matérielles. Chacun a vu ce qu'il en est résulté: guerres intestines, régimes " éclairs " se succédant, instabilité économique... Nous n'avions pas le droit d'agir ainsi. L'indépendance, oui, mais avec des délais, une préparation, la sauvegarde de nos valeurs et des liens avec la France.
Enfin nul n'ignore le problème posé par la génération d'après guerre. Tous ces pays, désormais quasiment coupés de la France, auraient constitué le domaine idéal pour qu'une grande partie de la jeunesse puisse réaliser ses aspirations fondamentales : responsabilités, dévouement, aide aux populations locales...
Voici donc expliquée, je crois, mon attitude au moment du putsch. Je l'ai fait avec sincérité, n'ayant rien à cacher d'une prise de position désormais connue de tous.
J'ajoute que la situation se représentant, et malgré les années écoulées qui furent celles de la réflexion, j'agirais semblablement tant j'estime que les régimes actuels des anciennes colonies lèsent ceux-là mêmes pour qui ils ont été institués.

Raoul Salan
[i]

En mémoire de mon Ancien, Para et Légionnaire, ces quelques vers de Charles PEGUY


[...Nous sommes ces soldats qui grognaient par le monde
Mais qui marchaient toujours et n'ont jamais plié...
Nous sommes cette église et ce faisceau lié
Nous sommes cette race éternelle et profonde...
Nos fidélités sont des citadelles...]

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DEGUELDRE Roger lieutenant 1er REP - fusillé au Fort d'Ivry le 6 juillet 1962
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