Christophe: "Je suis un peintre sonore..." À l'armée, dans les paras, j'étais dans le 13e RDP,

Christophe en concert à Montpellier : "Je suis un peintre sonore..."
il y a 6 jours 10 Recueilli par LAURENT GUTTING
“Je suis quelqu’un qui vit assez en dehors du format du show-biz”, dit Christophe.
PHOTO ERIC CATARINA


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C hristophe donne un des derniers concerts de sa tournée, ce samedi (20 h 30) à Montpellier. L'auteur des “Mots bleus” balade ses “Vestiges du chaos”, sa palette de sons avec lesquels il compose. 

Comment vous est venue l'idée de concerts avec une première partie autour de “Vestiges du chaos”, le dernier album, et une seconde, au piano, avec, tour à tour, tous vos musiciens, pour revisiter vos grands tubes ?

Ce n'est pas une idée ! C'est ma façon à moi de rester dans ces grands moments que j'ai aimés quand j'avais 18 ans, que j'arrivais dans un club de jazz, que je me mettais au piano et je chantais le blues. C'est assez naturel chez moi d'être plus près du blues, comme tous les grands, Lou Reed, John Lee Hooker, Elvis Presley et d'autres qui rabâchent leurs morceaux parce qu'ils les ont dans la peau ! C'est ça le blues...
C'est une belle manière de partager vos grands morceaux avec votre public et vos musiciens...
Vous savez, je suis quelqu'un qui vit assez en dehors du format du show-biz. Moi, quand je viens pour un concert, je viens pour me balader, par envie. Et j'ai la chance de me retrouver sur scène pour trouver mon plaisir, dans un moment magique et surréaliste. Moi qui suis autodidacte, et très porté sur les claviers pour trouver le son de mes albums, j'ai eu envie de ces moments seul au piano, pour revisiter mes morceaux. Je ne serai jamais un instrumentiste mais j'aime être un funambule qui surfe sur ses failles de musicien...
Le son, pour vous, ça reste une obsession ?
Non ! C'est une passion. Ce n'est pas tout à fait pareil... Il existe un point de rencontre, mais je suis dans le positif. Comme avec les femmes, il y a l'obsession et il y a la passion.

Vous avez débuté votre carrière en 1963, “Aline” remonte à 1965. Vous régalez toujours vos fans en 2018. Les personnes nées un 13 octobre savent défier le temps ?
Je ne sais pas... Le 13 est un de mes chiffres, bien sûr. À l'armée, dans les paras, j'étais dans le 13e RDP, je suis né un 13... Le 13 a souvent raisonné pour moi... Mon chiffre, pour le jeu, est le 10 et je suis né le 13-10. Le 13 est un chiffre particulier (Les vestiges du chaos est son... 13e album, NDLR). Je patine dessus, je me casse la gueule dessus, je me relève dessus...
... Et vous êtes toujours là.


La réponse est simple. Je n'étais pas programmé pour être chanteur. Quand j'ai fait Aline, je n'aimais pas chanter parce que je n'aimais pas ma voix de chanteur. Je venais du “yaourt”, je n'étais pas bilingue. Je tanguais... Alors que j'adorais Brassens qui, pour moi, faisait partie des grands chanteurs de blues français. Ou j'adorais la voix de Ferré, qui déclamait ses textes. Moi, ce qui m'attirait, c'était la résonance du son. Ce qui m'a porté, c'est la technologie de l'enregistrement. Je suis devenu ingénieur du son avant d'être chanteur. Et si j'ai un don, c'est ça : je suis un peintre sonore... Ce qui m'a donné envie de chanter, c'est la réverbération. J'ai accepté ma voix grâce aux supports technologiques. Et aujourd'hui, je suis dans un luxe terrible. Ma bibliothèque sonore, ce sont... Les vestiges du chaos, un truc intime. D'où le nom de cet album. Tout ça, les albums, la scène, ce n'est pas un métier, c'est la route de ma vie...
Une belle vie...
Avec la musique, la technologie, l'amour - j'ai la chance, à mon âge, de vivre des passions démesurées (sic !) -, les gens, l'instantané. Je ne suis pas dans le passé.